Topos

La haute-route Chamonix-Zermatt: entre Arolla, cabane des Vignettes et Zermatt


Haute-route à skis par le col de l'Evêque, col du Mont-Brûlé et glacier du Stöckji
Haute-route par le col de l'Evêque, la cabane Bertol et la Tête Blanche de Bertol

En été

Depuis les Vignettes il reste 2 étapes magnifiques mais longues. La première ne présente pas de difficultés techniques, c'est la traversée du col de l'Evêque, la descente du haut-glacier d'Arolla pour rejoindre rive droite le sentier qui monte à Bertol (à environ 2500 m), et rejoindre cette cabane mythique perchée à 3311 m. A part quelques passages crevassés vers 3200 m sur le glacier d'Arolla, le seul passage pouvant être délicat sera l'arrivée même à la cabane : échelles et rampes sur 50 m, où l'encordement peut être nécessaire surtout avec de la neige fraîche.
Le soir à la cabane Bertol est très agréable, bien acclimatés après quelques jours de raid.
Le lendemain, une nouvelle longue étape en altitude permettra de franchir l'un des plus hauts points de la haute-route: la Tête Blanche de Bertol, à 3707 m. De ce sommet, le Cervin parait tout proche, on sent l'écurie ! Pourtant il reste une très longue descente sur un glacier délicat, le glacier du Stöckji. Les crevasses obligent souvent à chercher son itinéraire sur le glacier, jusqu'à rejoindre un rognon rocheux caractéristique (le Stockji). De là des traces de sentiers entrecoupées de passages raides permettent de prendre pied sur une moraine caractéristique et sur le glacier de Zmutt. Ce passage est rendu très délicat par la pluie ou la neige fraîche, l'encordement est souvent utilisé par les guides.
En fait de glacier de Zmutt, c'est plutôt une immense moraine, peu commode et fatiguante, qu'il faut traverser. On peut choisir de rejoindre la cabane Schönbiel (halte magnifique au pied de la face Nord du Cervin), ou poursuivre jusqu'à Zermatt. La moraine de Schönbiel peut se franchir plus à l'est du refuge, par le passage d'une pente raide et instable avec des traces de passages visibles.
Avoir prévu une nuit à Schönbiel sera bien pratique en cas de fatigue, ou même pour garder un joker si une journée de mauvais temps vous bloque à la cabane Bertol.
A noter que le föehn (*) est redoutable sur tout ce secteur. Il est possible depuis les Vignettes de rejoindre Arolla, été comme hiver, sans grand soucis.

(*) Föehn: ce phénomène météo est lié aux détente et compression adiabatiques, différentes suivant que l'air est humide ou sec. Une masse d'air humide qui frappe un versant se refroidit de 6° / 1000 m d'élèvation et l'eau se condense, la masse d'air s'assèche. L'air sec passé sur l'autre versant se réchauffera de 10° / 1000 m perdus. En pratique, on observe tout le long de l'arc alpin des périodes où le temps sera frais et humide sur un versant, et sec et chaud sur l'autre. Le phénomène est d'autant plus marqué que les sommets sont hauts. Chamonix et Zermatt sont donc souvent protégés par le föehn, alors qu'au même moment Courmayeur et Breuil/Cervinia sont sous les précipitations. Les hauts-plateaux des crêtes frontalières sont alors de véritables pièges, car le vent y est insupportable (Mont-Blanc, Vallée Blanche, col de l'Evêque, Tête Blanche...).

Au Printemps

Au printemps, 2 routes sont possibles à partir des Vignettes:
- Soit en 2 jours par la cabane Bertol, à peu de choses près le même itinéraire que la haute-route en été (col de l'Evêque, Plans Bertol et remontée à la cabane). Puis la descente du glacier du Stöckji, magnifique et longue dernière descente jusqu'à Zermatt, où de bonnes conditions seront nécessaires car les pentes sont orientées à l'Est. Au niveau du rognon du Stöckji, une pente raide (généralement non praticable l'été, sauf en début de saison les années à neige) permettra de le contourner à droite (chutes de séracs). Puis on traverse pour passer sous le Cervin sur la rive droite, et rejoindre les pistes ou remontées mécaniques de Füri, et enfin Zermatt.
- Soit en une seule longue journée, par les cols du Mont-Brûlé et de Valpelline. Il faut alors être très rapide, au risque d'avoir une neige très humide sur le versant Est du glacier du Stöckji ; malgré des paysages magnifiques versant Valpelline, cette option n'est pas très conseillée à ceux qui veulent profiter au mieux des conditions, mais elle est pourtant très classique ! Après la descente de la première partie du glacier d'Arolla, on rejoint sa branche Est sous le Mont Brûlé, en direction du col du même nom. Le col du Mont-Brûlé s'atteint par une pente raide (crampons utiles) d'une centaine de mètres. On rechausse alors les skis pour atteindre le glacier de Tsa de Tsan, et une dernière mais longue épreuve permet de rejoindre, enfin, le col de Valpelline. Le Cervin et Zermatt sont tout près, il ne reste "plus" qu'à descendre, ce qui peut être un vrai supplice si les jambes sont lourdes : après les joies de la glisse du glacier du Stöckji, de longs faux plats (quelques remontées) n'en finissent pas de conduire aux remontées ou aux pistes de Füri (1800 m). Avec une neige molle et peu glissante, cela peut-être bien gênant ! Par temps de Föehn, ce glacier de Tsa de Tsan est une vraie souricière, fermée par 2 cols.



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